L’histoire des salles d’arcade – Partie 1

N’oublions pas qu’à l’origine les jeux d’arcade étaient issus des paris, du jeu d’argent. Quelle différence y aurait-il alors entre une machine à sous et un jeu vidéo ? Tout deux utilisent des automatismes programmés, proposent une ergonomie simple et accessible rapidement. Tout deux disposent d’un monnayeur et d’une certaine stratégie pour vous faire dépenser plus que de raison.

La seule différence, est que vous ne jouez pas à un jeu vidéo d’arcade pour l’argent, mais juste pour vous divertir, pour la compétition, le « skill ».

C’est ainsi qu’à la fin des années 70 les japonais reprennent le concept. Déjà habitués aux machines à sous et leur fameux Pachinko, c’est la naissance des jeux vidéo fonctionnant avec un microprocesseur contrairement a Table Tennis, Pong ou Computer Space qui utilisaient une technologie de logique par transistor appelée TTL.

Cette évolution introduite par Space War est tout d'abord reprise brièvement par Bally-Midway qui commercialise Gun Fight en 1975. Gun Fight est le premier jeu d'arcade à faire usage d'un microprocesseur : l'Intel 8080.  Gun Fight est à l’origine l'adaptation de Western Gun, un jeu de Taito réalisé par Tomohiro Nishikado et utilisant initialement une électronique TTL. C'est ce même Tomohiro Nishikado de la société Taito qui marquera le départ d’une ascension fulgurante dans la qualité et l’innovation des jeux d’arcade en utilisant non plus une électronique analogique mais un microprocesseur qui équipera le célèbre Space Invaders qui sera commercialisé en 1978.

-

A partir de cette date, les Japonais vont dominer outrageusement ce marché jusqu'à devenir aujourd’hui le dernier bastion de ce loisir. Les japonais ont introduit dans le concept de jeu vidéo d’arcade le microprocesseur qui a permis d’étendre les possibilités de développement.

A l’exception de Space War et Galaxy Game, les jeux d’arcade des années 70 ne disposaient pas de microprocesseur, leur électronique est dite "discrète". Ces jeux ressemblaient plus à des automates dont la mécanique aurait été miniaturisée à l’échelle d’un transistor. Une fois construit, il était impossible d’en changer la logique de fonctionnement. Ici pas de développement logiciel, pas de programme juste un signal électrique parcourant un chemin prédéfini pour finir dans le canon à électrons d’un tube cathodique de téléviseur. Ce qui nous donnait les célèbres barres de Table Tennis, inventé par Ralph Bear, que l’on devait imaginer en raquette de tennis et qui seront copiées par Atari pour son célèbre Pong.

-

Le microprocesseur, permet d’avoir une programmation « plus simple », une logique de jeu plus riche, et des détails plus réalistes, il est également plus flexible. Si une erreur survient dans le jeu, il suffit de corriger celle-ci dans le programme là ou il fallait ajuster les composants sur les jeux sans microprocesseur. Littéralement les termes anglais « Vidéo Game » et « Computer Game » désignent respectivement un « jeu vidéo » (automate contrôlant un tube cathodique) et un « jeu électronique » (avec microprocesseur).

-

C’est ainsi que les japonais entraient dans ce marché avec des hits qui résonnent encore aujourd’hui comme Pac Man de Namco (1980), mais aussi Donkey Kong (1981) de Nintendo ou encore Galaxian (1979) évolution de Space Invader. Un marché florissant qui allait nous faire découvrir les grandes marques du jeu vidéo d’aujourd’hui et ou tout était encore à faire.