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Profiter de la HD, mais sans payer !

JON LECH JOHANSEN - LE DÉVELOPPEUR QUI A VAINCU LA PROTECTION DES DVD VIDÉO.
« Je veux casser la protection du DVD Blu-ray et du HD DVD »
[ 13/09/06 ]

Jon Lech Johansen, alias « DVD Jon », est un développeur norvégien de vingt-deux ans qui s'est rendu célèbre en craquant le code de protection des DVD vidéo (CSS) pour en permettre la copie, il y a sept ans. Depuis le mois de juin, il a rejoint une entreprise de San Francisco, Double- Twist Ventures, spécialisée dans l'interopérabilité des systèmes de protection.

Après les DVD, vous voulez vous attaquer aujourd'hui aux DVD haute définition en craquant leurs codes de protection. Pourquoi ?

Les problèmes d'hier sont les mêmes qu'aujourd'hui avec les lecteurs de DVD Blu-ray et HDDVD. Quand j'ai craqué le système de protection des DVD vidéo, c'était pour deux raisons. En premier lieu, j'avais acheté des DVD aux Etats-Unis et je ne pouvais pas les lire en Europe à cause du zonage. Ensuite, j'avais un ordinateur équipé du système d'exploitation Linux, pour lequel aucun logiciel de lecture de DVD n'avait été créé. Cela m'a pris huit à neuf jours pour casser la mesure technique de protection et pouvoir lire les films.

Je trouve anormal que l'industrie cinématographique restreigne les choix du consommateur en l'obligeant à voir un film sur tel type de machine plutôt que sur tel autre. C'est la raison pour laquelle je veux casser la protection AACS du Blu-ray et du HD-DVD, même si pour l'heure je n'ai pas commencé à y travailler - les lecteurs sont encore trop chers pour que je m'en procure un. Ce système est plus compliqué que le précédent, et très peu d'informations ont circulé sur la façon dont fonctionne cette nouvelle mesure de protection. Je pense que, cette fois, cela prendra plusieurs semaines, même si beaucoup de gens me soutiennent dans ma démarche.

Vous habitez désormais aux Etats-Unis. Du coup, si vous tentez une nouvelle fois de craquer un code, vous serez hors la loi...

Effectivement, je dois me conformer à la loi américaine et je ne peux donc pas développer d'outils pour casser la protection des DVD haute définition. En revanche, je peux faire un travail de recherche sur le sujet et le diffuser en m'appuyant sur le 1er amendement de la loi américaine. Je laisserai ensuite le soin à d'autres de créer les outils nécessaires en se basant sur mes recherches.

Après le DVD, vous vous êtes attaqué à la protection des fichiers musicaux d'iTunes, mais jamais à ceux protégés par Windows Media. C'est pour quand ?

Je ne me suis jamais attaqué à Microsoft car je n'en vois pas l'intérêt. Le format Windows Media n'est pas du tout populaire dans la musique en ligne ou la vidéo, toujours dominée par le DVD. Pour la musique, iTunes domine tellement le marché et restreint tellement l'utilisation d'un fichier musical, en réservant l'écoute sur baladeur à l'iPod, qu'il est normal de s'attaquer à lui.

La première fois que j'ai cassé cette protection, j'étais en France, à l'Ecole centrale de Paris, pour participer à la conception d'un logiciel de lecture multimédia, le projet VideoLan. Ce logiciel devait lire tous les formats, y compris ceux protégés par Apple. La société nous a alors envoyé un e-mail en nous demandant de retirer cette fonctionnalité. En retour, nous avons voulu connaître les arguments du groupe pour motiver cette demande, mais il ne nous a jamais répondu.

Vous travaillez aujourd'hui pour une société qui souhaite rendre les systèmes de protection des fichiers numériques interopérables. C'est un peu ironique venant de quelqu'un qui passe son temps à les casser ?

(Rires.) Je préférerai qu'il n'y ait pas du tout de système de protection. Mais pour permettre aux gens d'utiliser les contenus comme ils le souhaitent, il est nécessaire de développer l'interopérabilité. Les majors ont une position quasi religieuse sur l'utilisation des mesures techniques de protection. Moi, je paie ma musique sur Internet. Mais je veux pouvoir l'écouter comme je veux. Or, quand j'achète un morceau légalement, il y a tellement de restriction qu'il est plus tentant de le télécharger gratuitement sur un réseau peer-to-peer pour n'avoir aucune contrainte d'utilisation. La position des studios encourage le piratage. Le développement de l'interopérabilité va prendre quelque temps, mais celle-ci est nécessaire pour le consommateur.

PROPOS RECUEILLIS PAR EMMANUEL PAQUETTE

Source : Les Echos

Une réflexion au sujet de « Profiter de la HD, mais sans payer ! »

  1. Trop fort le mec voila moi je veut etre lui 😀 lol
    Nan je rigole . Trop intéréssant l\’article car sa prouve que on n\’a aucune liberté sur un media que l\’on n\’a acheté.

  2. Tant que les firmes de production distribution et de vente considereront leurs CLIENTS comme des voleurs en puissances, il ya aura des gens comme DVDJon pour leur rappeler qu\’il y a des limites a la marchandisation des productions de l\’esprit humain !

    La musique doit absolument etre partagée sans forcement générer du chiffre d\’affaire !

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